Des taches de sang invisibles révélées par le « Bluestar »

Affaire Mallouk : le long procès d’un meurtre sans aveux

FRANCE 3 : 09.12.2019

Hafid Mallouk va être jugé durant deux semaines pour le meurtre de sa compagne, une jeune infirmière dont le corps a été retrouvé brûlé dans une forêt de Villers-les-Nancy.

Bloodstain revealed

Le chemin judiciaire a été très long et très tortueux pour amener Hafid Mallouk dans le box de la cour d’assises de Nancy. Et son procès s’annonce tout aussi long et tortueux. Il s’ouvrira le 22 janvier à 14 h et doit durer deux semaines.

Deux semaines au cours desquelles des experts en tout genre vont se succéder à la barre. Car dans cette affaire, la Justice a eu recours à quasiment tous les moyens d’investigations scientifiques possibles. Cela n’a pas suffi à vaincre le bloc de dénégations dans lequel s’est enfermé Hafid Mallouk. Mais cela a permis de réduire drastiquement la place laissée au doute.

Ce Nancéien de 39 ans, employé en CDD dans un cabinet d’assurances avant son arrestation, est accusé d’avoir tué sa compagne, Julie Martin, une infirmière de 34 ans avec laquelle il a eu une petite fille. L’affaire remonte au 30 juin 2014. Ce jour-là, en début d’après-midi, la police et les pompiers interviennent au domicile du couple, rue Jean-Prouvé, à côté de la place de la Croix-de-Bourgogne, à Nancy. C’est le frère d’Hafid Mallouk qui les a alertés car il s’est présenté à la porte du logement et personne n’a répondu à ses appels.

Les pompiers entrent par la fenêtre et découvrent le trentenaire enfermé dans la salle de bains. Il est en train de se laver frénétiquement les mains. Des mains qui portent des traces de blessures. L’homme a l’air sous le choc et s’avère incapable de fournir des réponses cohérentes aux questions de la police.

Des taches de sang invisibles révélées par le « Bluestar »

Il est en particulier incapable d’expliquer où est passée sa compagne. Ce comportement suspect incite les policiers à passer au crible l’appartement. Ils ont notamment recours au « Bluestar », un produit qui permet de révéler la présence de taches de sang invisibles à l’œil nu. Ils se rendent alors compte qu’il a y a d’importantes traces de sang un peu partout dans l’appartement, de la salle de bain à la chambre à coucher en passant par la cuisine, et que tout a été nettoyé.

 

Pour les enquêteurs, c’est clair, Julie Martin a été tuée et ils sont sur les lieux de son meurtre. Mais il n’y a pas de cadavre. La victime reste en effet introuvable. Jusqu’au 14 juillet 2014. Un promeneur découvre le corps entièrement carbonisé de la jeune femme dans la forêt de Clairlieu à Villers-lès-Nancy.

C’est le point de départ d’un marathon d’investigations scientifiques. Tout y passe : analyse de la terre du bûcher ainsi que de différents objets retrouvés brûlés avec le corps, autopsie des os calcinés, recherche ADN, étude de la forme des taches de sang mises à jour dans l’appartement de la rue Jean-Prouvé ou, encore, analyses des lignes téléphoniques portables et fixes du couple.

Cela débouche sur un faisceau d’indices accablants contre Hafid Mallouk. Le dernier juge d’instruction en charge du dossier a retenu neuf éléments à charge pour le renvoyer devant la cour d’assises (lire par ailleurs). Le trentenaire persiste toutefois à nier.

Sa santé psychologique semble s’être détériorée depuis qu’il est en détention. Il transforme régulièrement sa cellule en dépotoir ou la dégrade. Quelle sera son attitude à la barre des assises ? Début de réponse le 22 janvier. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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